Il m’attendait au bout de la terre, je l’ai trouvé au bord de la mer.
Avec le ciel pour cadeau.
Je le savais assourdissant de pigeons béats venus s’y faire
volontairement plumer, regorgeant de moutons consuméristes, étouffant de foules cosmopolites, noir
d’estivants, peuplé de gens bêtes et vulgaires.
Et quasiment vide d’authentiques pèlerins.
Ce fut bien pire : il m’est apparu comme une vieille prostituée
fatiguée et conciliante se laissant violer par des troupes de vacanciers,
globe-trotters, villégiateurs et autres photographes amateurs à respectable
pouvoir d’achat avides de seflis, de crêpes et de bibelots
kitchs.
J’ai éprouvé un mépris biblique envers ce bétail humain et suis parti
aussitôt sans avoir pris le temps de visiter plus sereinement les lieux, écoeuré
par ces porcs dénués de sens spirituel.
Qu’on le sache : je ne me sens nullement frère de ces masses
grotesques. Définitivement, ces touristes, nécessairement idiots, sont hideux et
coupables de l’être.
Je leur jette la pierre, leur crache à la face, les maudis, les hais.
En tel cas il est sain d’être misanthrope. Cette humanité-là est laide.
Bref, je ne me suis guère attardé dans ces ruelles
fangeuses.
En m’éloignant de ce ventre grouillant de vers, gercé de restaurants,
rongé par les commerces, vérolé par l’économie intensive, le calme revient.
Vu depuis une salubre distance, le Mont retrouve son aspect de
pureté, de piété, de magnificence, comme un immense visage rayonnant en pleine lumière.
Mon âme s’apaise.
Je contemple l’oeuvre céleste pour ce qu’elle est, un pur joyau, en
oubliant le reste. Et même, comme sanctifié par tant de beauté, en éprouvant un
sentiment de charité inattendu pour ces misérables bariolés, finalement mes
frères, mes semblables, mes prochains, mes égaux épais, lourds, pauvres,
ignorants qui font de ce temple un supermarché du mauvais goût et à qui je dois
pardonner de ne pas avoir mes ailes et, pour tout baptême, de se contenter de
venir patauger dans les sables miasmatiques de la baie...
A l’horizon le Mont plein de majesté, de clarté et de divinité me
fait pressentir que le monde est aussi fait de réalités impalpables, plus vastes
que l’océan et plus vertigineuses que cette image de roc érigée pour la
prière.
Il m’attendait au bout de la terre, je l’ai trouvé au bord de
l’infini.
VOIR LA VIDEO :
https://rutube.ru/video/adafe98e1cf1e8d5aff5073760366f2c/
https://www.youtube.com/watch?v=_WahCVne1pI&feature=youtu.be
http://www.dailymotion.com/video/x4ay3xu
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1 commentaire:
Voici encore une fois la décadence des égo exacerbés. À la gloire de soi, la mégalomanie des imbéciles. Raphaël montre sa toute puissante bêtise et son absurde inculture. Il est l'homme lacunaire par son ignorance qu'un vocabulaire tout droit tiré du dictionnaire peine à cacher. Il est aussi l'artiste sans intérêt, oui je suis un anti-Izarra, oui je suis un détracteur de Raphaël. Je suis un anti-ignorance, je suis un détracteur de la bêtise.
L'Érudit.
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